mardi 2 avril 2013

Début



Début©
Une création proposée par Lina Sittner.

"L’escalier de l’immeuble est rempli de paillettes, car quant je rentre, pas tard, mais tôt le matin, j’enlève mes souliers pour ne pas faire de bruit.
Je me rends compte que je suis seule au monde.
Je suis venue jusqu’ici avec mon chapeau. Je travaille dans un cabaret.
J’ai pris une chaise pour ne jamais m’assoir dessus. Je l’ai prise par choix et puis aussi car je n’avais pas d’autres choix.
Je l’ai prise pour que l’on me regarde travailler. Pour que pleins de gens puissent s’assoir dessus et me regardent.
Il faut qu’il arrête de manger, qu’il rate sa bouche avec sa fourchette, qu’il mange sa serviette, qu’il revienne pour manger chaud son assiette. Il faudrait qu’elle arrête d’être jalouse de ce que la nature m’a donné, qu’elle regarde ma force, qu’elle déguste mes trippes à l’ancienne aux carottes lentement, qu’elle se fasse mal aux mains quant elle applaudit, qu’elle comprenne que je ne peux pas avoir sa vie de femme parce que je suis toutes les femmes.
Je suis contorsionniste, animatrice, transformiste, actrice, anticonformiste, potiche à court-terme et au bout du compte : artiste.
Je voudrais monter les marches, arrivé en haut de l’échelle, toucher les lumières en respirant la poussière pour oublier la fatigue de mon corps, voir les yeux des gens qui s’illuminent. Qu’ils rêvent de moi, de nous : on est là pour ca uniquement.
Je salue ce monde, le chapeau bien bas, où l’on vit à l’envers de tout."

L. Sittner Le 13 Mars 2013.
                                                                                                                Créatrice d’Univers Atypique©






Avec Lina Sittner
Accompagnement artistique : Christophe Bergon.

Distribution susceptible d'être transformée, avec :
Lumière, direction d’acteur : Marc Vergely
Son : Lina Sittner/José Velasquez
Vidéo et Photo : José Velasquez
Costume, stylisme : Lina Sittner
Merci au Théâtre Primavera (La loco compagnie) et spécialement à jean-Michel castellarnau, Viktor Valentino, le Théâtre de la Rencontre.








Vidéo promotionnelle à consommer sans modérations.

Cordialement : votre Lina.



Découvrez des fragments de textes liant à cette pièce :

Tiens : Claire, je ne la vois plus du tout, plus de nouvelles…
 Claire, s’est B.B. Comme Brigitte Bardo. Elle adore les animaux. Elle a un chiwawa, c’est le plus petit chien du monde. Il a toujours froid, il se colle à ses grandes jambes au moindre bruit, au moindre mouvement de n’importe qui, de n’importe quoi, n’importe quand.
Elle a refait sa vie ici. Je n’ai jamais su d’où elle venait.
Mais Claire, c’est sa voix. Elle ne chante pas, elle ne peut pas. Elle mime. Sa voix s’est comme un 33Tours, qui va au 75 ou 45Tours ; une autre vitesse, un autre son, une musicalité difficile, elle ne parle presque pas. J’aime bien ses silences. On fait souvent le marché ensemble, elle adore fouiner.
Un jour, elle m’a dit qu’elle s’appelait Bruno.
 Elle sait tout faire : les costumes, leurs perruques avec  les bigoudis,  cracher du feu, les chorégraphies, les chansons, les coups de balais à la fin des spectacles, barmaid, serveuse, quoique la dernière fois j’ai demandé une menthe à l’eau, j’attends toujours… menthe _ à _l’eau, non c’est difficile à retenir, ca fait 3mots… Elle aime l’alcool. Trop.
Moi, mon premier rôle dans ce spectacle, c’était de nettoyer la piste : j’avais un grand balai, un beau costume avec des jambes musclées, fines avec ses maudits talons. Le magicien sortait des foulards d’un tuyau, d’un cube, d’un rond… Autrement dit : qu’est-ce que tu fous ? L’art.    
 Oui d’ailleurs quant on connait le truc, le tour, c’est nul ! On est très déçu.
 Le clou du spectacle :  il transformait tous les foulards  en confettis ! 
Je ramassais tous les confettis en 40secondes exactement pour le numéro suivant. Oui, à l’audition ils m’avaient dit, vous n’avez aucuns talents mais vous avez de belles proportions, passez aux loges, on a un costume fait pour vous, vous serez payez à la chaise.
J’ai prit la chaise.
Un artiste ne vit pas pour vivre, il vit pour son art, c’est là le problème de sa vie.

Entre Paris et Perpignan, sur le blog : 


http://laure-lina.blogspot.com/


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